mercredi 4 mars 2009

Le Burundi plus sûr actuellement?


On pourrait reprocher beaucoup de choses au gouvernement burundais actuel mais il faut reconnaître au moins une chose, c'est qu'il est en train de faire du Burundi un pays peut-être pas plus sûr mais en tous cas plus fréquentable. Voici une photo du philosophe juif français Bernard Henry lévy dans les rues si reconnaissables de Bujumbura.

Moi je le connaissais surtout à la télé sur France 2 où il était parfois invité, il est d'ailleurs très médiatisé, je viens de jeter un œil sur son œuvre, ses livres, ses contributions au journal le point, bref c'est une véritable étoile de l'intelligentsia française que l'on voit là l'air pensif dans les rues de Bujumbura. Et cela à mon avis n'est rendu possible que par le fait que Bujumbura est devenu plus sûr malgré ce qu'on dit, plus sûr en tous cas que tout ce que l'on a pu voir pendant la dernière décennie d'anarchie, et je ne peux m'empêcher de dire pourvu que ça dure. Oui go Burundi sur la voie de la paix et de la sérénité retrouvée.

Mais je doute que les politiques burundais l'entendent de la même oreille, dans la course vers le pouvoir qui va commencer, et dont la finale aura lieux vers mai 2010 ils risquent de gâcher le fragile équilibre atteint à ce jour.

Quelle place occupe le Burundi en Afrique, économiquement parlant?

Je tiens entre mes mains le tout dernier jeune afrique consacré aux premières entreprises africaines. Jeune afrique pour ceux qui ne le connaissent est ce grand hebdomadaire francophone consacré en grande partie à l’Afrique et édité à Paris. Bref ce numéro précis que je tiens entre mes mains a fait un classement des principales entreprises africaines, et ce dans tous les domaines, des grandes entreprises industrielles du continents, en passant par les banques, les sociétés d’assurances tout y passe. Ma première réaction en tant que bon patriote burundais juste après la joie de voir ainsi réunis dans ce magazine la crème des crèmes de ce que le continents africain compte comme entreprises et donc comme créateurs de richesses aura la suivante : « Voyons voir s’il ya au moins une entreprise de chez nous », je me disais bien que dans les cinq cents premières entreprises que compte la cinquantaine de pays africain il y en aurait au moins une pour représenter le drapeau burundais. Dans ma tête je voyais déjà une de nos banques, faute d’entreprises industrielles de transformation digne de ce nom, je me disais qu’au moins une de nos banques trouverait sa place dans ce classement. Ah ou alors notre fierté nationale, notre Brarudi, notre brasserie nationale qui fait tellement notre fierté, voilà me disais-je une qui ne saurait manquer dans le classement, n’est-ce pas vrai que notre pays compte un nombre impressionnant d’inconditionnels de la bière, et que le prix de cette dernière peut monter en flèche comme il veut, en bon burundais on ne la laissera jamais tomber. Je me rappelais aussi de nos banques dont on parlait à l’époque mes amis et moi avec fierté « hé tu sais interbank c’est la meilleure banque au monde. Elle a des clients partout dans le pays, et tu as vu la nouvelle Mercédès de son PDG ? », la Mercédès en question on la pointait du doigt quand elle passait sur le boulevard du vingt-huit novembre. Ou encore une de nos entreprise paraétatiques que les ténors des partis politiques se disputent de diriger sitôt les élections gagnées puisque c’est connu de tout le monde un passage à la tête de l’Ocibu ou de la Sosumo prémunit le chanceux qui y parvient de la pauvreté pour le restant de ses jours bonne gestion oblige.

Bref, j’étais persuadé qu’une des entreprises qui font la fierté du pays et dont on envie les veinards qui les dirige allait sans aucun doute se retrouver dans le classement. J’attaque donc le classement, en commençant par le haut bien sûr même si je savais pertinemment qu’il y avait peu de chances qu’une entreprise de chez nous se retrouve aux premières loges, pour commencer donc le SONATRACH la puissante société algérienne des hydrocarbures et du gaz trônait en première place, suivie de très près par plusieurs société de la patrie de Mandela. Je continue à avancer dans le classement et je ne vois rien qui ressemble à une entreprise de chez nous. Le nom de chaque entreprise est suivi de son revenu net pour l’année et les chiffres que je vois pour les premières donnent absolument le tournis puisque il s’agit de milliards de dollars, j’en suis à la centième entreprise et jusque là je ne vois rien venir. Je continue à avancer dans le classement, 200ème entreprise et toujours rien de chez nous, 300, 400 persévérant je continue mais jusqu’à la dernière c'est-à-dire la cinq centième toujours rien, et là dépité je n’y crois tout simplement pas, aucune de nos entreprise n’approche même la dernière du classement. Pour retrouver une entreprise de chez nous, il m’a fallu aller consulter la section Afrique centrale, où quand même et ce n’est pas une consolation j’ai quand même vu la banque Interbank classée, mais son résultat fait pâlir de honte en comparaison aux chiffres des autres pays, bref à la fin de la lecture de ce magazine j’étais un peu déprimé de voir qu’on était si pauvre, cela est venu s’ajouter à une découverte peu reluisante que j’avais faite peu de temps avant, actuellement le Burundi est la lanterne rouge de tous les pays du monde quand on compare les PIB par habitant, le revenu par habitant au Burundi dépassait à peine les 100 dollars américains en 2008, trop nul et trop déprimant, avant dernier ça aurait pu aller mais derniers c’est trop la honte.

Il me reste plus qu’à dire aux burundais de se retrousser les manches et de travailler dur pour qu’on relève d’abord rapidement notre PIB et qu’on cesse d’être la risée de tous les autres pays du monde, ensuite parce que nos entreprise sont trop loin, plus de production et de bonne gestion leur feraient sans aucun doute un grand bien.


Visite de Rama Yade au Burundi

Le Burundi a tout dernièrement reçu la visite de plusieurs personnalités européennes dont la dernière en date est Rama Yade la secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme, elle avait été précédée au Burundi par Charles Michel le ministre belge de la coopération et peu de temps avant par un ministre allemand.

Ces visites au Burundi font preuve à mon sens du regain d’intérêt de notre pays aux yeux des nos principaux bailleurs de fonds. Et aussi d’un signe d’encouragement pour le président burundais et son gouvernement pour leurs efforts en vue de remettre le Burundi sur les rails. Car en dépit des remarques que tous ces visiteurs ont fait sur la situation des droits de l’homme, notamment en demandant la libération de certaines personnalités emprisonnées comme l’ancien journaliste incarcéré Alexis Sinduhije ou encore le rédacteur en chef de net-press, leurs visites consécutives dans un laps de temps si petit viennent confirmer un constat que tout observateur avisé de l’évolution de la situation sociopolitique de notre pays ne peut s’empêcher de remarquer : il s’agit d’un retour remarqué du Burundi dans le concert des nation comme un pays stable qu’il faut aider et soutenir pour qu’il maintienne son cap sur la bonne voie de la stabilité et de la prospérité.

Certains internautes ont fustigé les remarques de ces hôtes de marque concernant les droits de l’homme, mais je pense que cela fait partie de leur boulot, et il faut reconnaître que malgré le pas franchi au Burundi, la situation des droits de l’homme et l’insécurité restent à des niveaux préoccupants, surtout pour les pauvres populations qui se font dépouiller tous les jours de leurs biens.

Une mention bien en tous cas est à décerner au gouvernement Nkurunziza pour avoir su rendre du Burundi un pays à nouveau fréquentable, on se souviendra du dernier sommet régional sur la paix au Burundi qui a pour la première fois eu lieux au Burundi et qui a vu la participation d’un parterre de chefs d’Etats et de gouvernements de la région.

La visite de Rama Yade, la toute jeune secrétaire d’Etat française à la coopération se situe donc à mon avis sur cette suite de signaux du retour en grâce du Burundi aux yeux de la communauté internationale comme un pays qui veut s’en sortir et dont les dirigeants mettent bonne foi et volontarisme en avant pour y parvenir. La visite de Rama Yade n’a pas été commentée par les médias burundais sur internet comme il se devrait à mon goût. Car la visite de cette ministre, la seule noire actuellement dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy est à la fois un soutien pour les efforts en faveur des droits de l’homme au Burundi mais en même temps un honneur pour le Burundi. Cette dernière n’a d’ailleurs pas manqué d’apporter son soutien à certaines personnes vulnérables notamment les albinos qui sont victimes au Burundi de meurtres rituels absolument ignobles. Rama Yade est actuellement la personnalité politique préférée des français selon un récent sondage. Agée de seulement 32 ans, cette française d’origine sénégalaise, fille d’une enseignante et d’un diplomate qui fut secrétaire particulier de Léopold Sédar Senghor est sans aucun doute promise à un brillant avenir dans les arcannes de la politique française. Aujourd’hui très médiatisée et très populaire notamment à cause de ses prises de position parfois à contre-pied de son propre patron Nicolas Sarkozy qui a dû plus d’une fois la rappeler à l’ordre mais pour lequel elle avoue elle-même vouer une admiration sans bornes. On se souviendra entre autres de ses propos lors de la visite du Guide libyen Mouammar Kaddafi en France pour lequel elle avait eu des mots très durs. Elle aurait en outre refusée de rencontrer le président Sassou Nguesso lors d’une de ses visites en France. Son dernier sursaut d’humeur qui lui a valu des critiques de la part du président français a été son refus de se présenter aux élections européennes, proposition que lui faisait son parti et en même temps parti présidentiel l’UMP.

J’ai envie de dire pourvu que le Burundi poursuive sur sa lancée et renforce paix et stabilité pour le plus grand bonheur de sa population.

lundi 2 mars 2009

Rama Yade mercredi au Burundi pour soutenir les victimes de violences

Source AFP — La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade, sera de mercredi à vendredi au Burundi afin notamment d'apporter son soutien à des femmes et enfants victimes de violences, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères.

Cette visite vise à "réaffirmer le soutien de la France aux autorités burundaises dans un contexte encore fragile de sortie de crise", a précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, Eric Chevallier.

La secrétaire d'Etat rendra aussi hommage à l'engagement du Burundi dans les forces de maintien de la paix, notamment en Somalie, où un attentat dimanche a fait 11 morts et 15 blessés parmi ses soldats.

Elle s'entretiendra avec les autorités burundaises et signera une convention de 700.000 euros avec l'Unicef en faveur des enfants affectés par les violences. Elle se rendra dans les locaux d'une association nationale de soutien aux séropositifs et malades du sida et dans un centre d'accueil soignant les femmes victimes de violences sexuelles.

Vendredi, Rama Yade se rendra à Ruyigi (est) pour rencontrer des réfugiés et personnes déplacées, ainsi que des albinos, cibles d'une recrudescence de crimes rituels. Selon des sources policières, un garçon albinos de six ans a encore été tué et mutilé lundi soir dans le nord du Burundi.

Le gouvernement burundais et les FNL, dernière rébellion active dans le pays, ont accepté en décembre de lever les ultimes obstacles qui empêchaient la mise en oeuvre d'un processus de paix depuis plus de deux ans. Le Burundi tente de sortir de 13 ans d'une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts.

abarundi.org vs tutsi.org le match.

Cela fait un bon bout de temps que je suis lecteur régulier de la presse burundaise sur internet, ou du moins de ce qu’elle compte comme sites webs qui nous relatent au jour le jour, avec forces d’analyses plus ou moins partisans l’actualité de notre cher pays le Burundi. Ces sites internets sont pour les burundais de l’extérieur une sorte de cordon qui nous lie à notre pays et c’est toujours avec beaucoup de plaisir qu’on les lit, afin de se rendre compte de l’avancée lente et semée d’embûches de notre pays vers la normalisation, moi je le dis toujours aujourd’hui le Burundi non seulement lutte pour recouvrer la paix de façon définitive, mais aussi pour redevenir un pays normal, un pays où on dort avec la certitude de se réveiller le lendemain, un pays dont la vie ne serait plus rythmé par les assassinats et autres bruits de kalachnikovs, et force est de constater qu’un grand pas a été déjà franchi dans ce sens on peut s’en féliciter actuellement même si du chemin reste à parcourir.

Tout dernièrement sur les sites qui se consacrent à l’actualité burundaise sur internet, j’ai été marqué par une série d’échanges de coups que se sont donnés deux sites internet, abarundi.org et tutsi.org pour ne pas les nommer. Et c’est avec délectation que j’ai suivi les échanges entre les deux sites.

J’aimerais d’ailleurs remercier le site abarundi.org pour son travail car c’est ce dernier qui a assené le premier coup, par une première publication d’un échange de courriers électroniques de membres de ce que je ne sais si on peut appeler association, parti politique ou groupuscule prénommé « survit banguka », échange qui parlait de réunion de tutsi dans un pays, suivi d’autres révélations sur le fonctionnement de ce groupuscule avec des noms à l’appui de ceux qui composent ledit groupe. Et apparemment si l’on s’en tient aux informations données par abarundi.org, survit-banguka qui publie son torrent de haine ethnique sur son site évocatif tutsi.org serait en fait une coquille vide. Car il se fait que bien que ne faisant pas partie de cette communauté que survit-banguka prétend protéger ou du moins défendre, je lisais les écrits haineux propagés par ce site, et comme malheureusement beaucoup de sites internets burundais, ce dernier publie ses articles de façon anonyme. Et l’article du site abarundi.org nous a vraiment éclairé la lanterne sur qui sont derrières les écrits de ce site. Et la riposte sur tutsi.org s’est un peu fait attendre, preuve que le site avait été désarçonné par la publication de son confère. Et comme riposte, le site a publié un article aussi pathétique que mensonger, puisqu’il a essayé à son tour de parler d’une autre organisation, qui à son tour aurait comme membres les auteurs d’articles sur abarundi.org. cela certainement pour rassurer certains de ses membres et soutiens qui après les publications de abarundi.org ont commencé à prendre publiquement leurs distances avec survit-banguka. Mais malheureusement la sauce n’a pas pris avec leur tentative de riposte, car trop visiblement il s’agissait plus d’une fuite en avant qu’autre chose.

Au final alors moi je me demandais, après les diverses publications des deux sites lequel sort gagnant de cette confrontation virtuelle, et c’est à mon sens abarundi.org qui l’emporte, car dans mon esprit il a fortement décrédibilisé tutsi.org, maintenant quand je vais lire leurs articles je me dis toujours « allons voir ce que sont entrain de raconter les extrémistes en herbe de l’autre côté », avec la forte impression que à l’heure actuelle vu la situation que vit le Burundi leurs articles haineux trouvent difficilement preneur, si j’avais un conseil à leur donner c’est d’admettre que le Burundi est en train de changer et que leur vision du Burundi est dépassée, actuellement nous les jeunes ce ne sont pas les ethnies qui nous intéressent, on veut qu’on nous trouve des emplois, qu’on nous construise des universités pour qu’on bénéficie des meilleures formations qui soient, qu’on ait de la visibilité sur un avenir aussi radieux que faire se peut dans un pays comme le Burundi.


vendredi 20 février 2009

Où va le Burundi?

Actuellement, du moins ces derniers jours, une des informations qui a dominé dans la presse sur internet parlant du Burundi aura été l’emprisonnement de l’ancien journaliste reconverti en politicien Alexis Sinduhije, actuellement président du parti non encore agrée MSD, ancien Mouvement Pour la Sécurité et la Démocratie devenu peu de temps après l’arrestation de Monsieur Sinduhije Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie.

L’arrestation donc de ce brillant journaliste, fondateur de la très écoutée Radio Publique africaine a suscité un tollé tant dans la presse et la société civile burundaise que dans les chancelleries et puissances occidentales, habituelles bailleurs de fond du Burundi. Les Etats-Unis d’Amérique, l’Union européenne et d’autres encore ont appelé le gouvernement à libérer Sinduhije mais jusque à l’heure où j’écris le gouvernement burundais a fait la sourde oreille, arguant que Sinduhije avait été arrêté pour des motifs précis et qu’il faut donc laisser la justice faire son cours. Le président Nkurunziza a même reçu les réprésentants des chancelleries occidentales à qui il a répété ce discours.

De tous ces événements concernant Sinduhije j’ai retenu certaines choses. D’abord que le gouvernement burundais, a commencé à acquérir une certaine maturité dans la gestion de certains temps de crise, car en dépit de la campagne assez forte menée par les radios privées locales qui pendant quelques jours ont encore une fois fait montre de solidarité pour dénoncer ce qu’elles appellent les violations répétées des droits de l’homme perpétrées de façon continue au Burundi, campagne relayée aussi par presque toutes les associations de la société civile, le gouvernement de Bujumbura a tenu bon. Et pour une fois a parlé d’une seule voix malgré les pressions conjuguées de l’Union européenne et des USA. De mon point de vue, il est clair que Sinduhije est emprisonné juste pour lui mettre les bâtons dans les roues, l’empêcher de mettre sur pied son parti politique à qui le ministère de l’intérieur ne semble pas près de donner l’agrément.

C’est clair que le gouvernement va comme d’habitude faire trainer la procédure en justice et maintenir pour rien Sinduhije en prison, avant de le libérer après plusieurs mois. Je pense que vu les tactiques désormais rodées du pouvoir à empêcher les partis politiques d’opposition à tourner en rond, ces derniers ont du mouron à se faire. Le parti présidentiel semble actuellement maîtriser la tactique du bâton et de la carotte, laisser les partis politiques libres de parole et d’action, mais les tacler au tournant en cas de besoin, il est désormais clair que en continuant de la sorte à user de sa main en gant de velours, le parti CNDD-FDD est bein parti pour remporter les éléctions de 2010, contrôler l’opposition, s’assurer de la maintenir en état de faiblesse et de division, et en même temps renforcer la sécurité et intégrer le FNL dans les institutions.